Palpation mammaire et « autopalpation »
La palpation mammaire, réalisée par le médecin traitant ou gynécologue,n'est pas performante pour le diagnostic des lésions pré-cancéreuses et
celui des cancers de moins de 1 cm, mais elle est indispensable pour toutes les femmes en dehors de la tranche d'age du dépistage
organisé (50-74 ans). Elle est réalisée en début de cycle si possible, juste après les règles. En effet, en 2ème partie de cycle, les seins sont
parfois douloureux, siège de kyste, tumeur bénigne liquidienne disparaissant souvent avec les règles et ne nécessitant pas de surveillance
particulière. En cas d'anomalie à la palpation mammaire, il sera alors réalisé des examens complémentaires radiologiques (puis +/- surveillance ou
prélèvement). Avant 35-40 ans, sauf « famille à risque », le bilan radiologique reposera essentiellement sur l’échographie mammaire dans un
premier temps. Si l’anomalie à la palpation persiste, notamment après les règles, ou est confirmée par l’échographie, une mammographie pourra
alors être réalisée. En effet, la densité des seins, à cet âge, rend la mammographie d’interprétation difficile.
L'autopalpation mammaire (palpation par la femme elle-même) peut-être recommandée à tout age, sauf chez les patientes déjà traité pour un
cancer du sein (pratique souvent anxiogène chez une patiente qui a déjà un suivi régulier). On conseille souvent un examen autopalpatoire
mensuel après les règles, debout sous la douche. Une surface cutanée "glissante" permettrait une meilleur perception des nodules mammaires.
Le traitement
Le traitement de la patiente est standardisé en France. Il est le même dans la majorité des équipes et décidés en réunion de concertation
pluridisciplinaire, c'est à dire en présence du radiologue, du chirurgien, du radiothérapeute et chimiothérapeute, mais aussi de
l'anatomopathologiste (personne qui a analysé le prélèvement tumoral), de l'infirmière de soins (chimiothérapie), de la psychologue du service...
Le traitement est souvent initialement chirurgical. Il permet de faire l'ablation de la tumeur et des premiers relais ganglionnaires axillaires
(ganglion sentinel). Une radiothérapie mammaire est souvent réalisé ensuite. Elle permet de prévenir les récidives sur le site initial est dans les
autres quadrants du sein. Chez les patientes en bon état général elle dure souvent 5 semaines, 5 jours sur 5. Le plus long est l'attente en salle
d'attente et le transport pour aller au centre. La séance de radiothérapie elle-même ne durant que quelques minutes. Une chimiothérapie est
réalisé avant la radiothérapie si il existe un risque de récidive accru à la vue de l'analyse fine de la pièce opératoire. Elle repose le plus souvent sur
6 cures (rarement 8) espacées de 3 semaines chacune. La patiente vient en hôpital de jour (ou parfois à domicile) pour un traitement intraveineux.
A ces stades précoces de la maladie, il n'y a pas de chimiothérapie orale. La chimiothérapie peut être réalisée avant la chirurgie si la tumeur est
d'un volume important par rapport au volume du sein et qu'un traitement conservateur du sein est souhaité. Elle permet de faire diminuer le volume
tumoral et parfois d'améliorer la possibilité de conservation mammaire. La mastectomie (ablation du sein) peut être nécessaire si la tumeur est
volumineuse ou qu'il existe plusieurs tumeurs dans le sein ou si le risque de récidive local (c'est à dire dans le sein) n'est pas accepté et
acceptable. Le plus souvent; la reconstruction mammaire pourra avoir lieu 1 à 2 ans après la fin de la radiothérapie. Dans certains cas particulier,
elle pourra être immédiate (dans le même temps que la chirurgie du cancer). Elle ne permet pas de retrouver le sein initial (sensibilité, texture...)
mais de facilité l'intégration sociale (habillement, sport, sexualité...) par rapport au prothèse externe amovible à placer dans le soutient gorge
adapté. La surveillance est rapprochée pendant 5 ans. Le risque de récidive étant maximum les 2-3 premières années. Un suivi psychologique est
systématique proposé. Le retour au travail se fait généralement 4 mois après le diagnostic, voir 6 mois si il y a eu une chimiothérapie. Parfois une
adaptation de celui ci est nécessaire (médecine du travail) en cas de gène fonctionnel du bras si un curage axillaire a été nécessaire (prélèvement
ganglionnaire axillaire "élargi").